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residentiel

Light House

+ D'infos
  • Emplacement : Sfax
  • Surface : 600m²
  • Année : 2022
  • Statut : projet livré
  • Photos : © Bilel Khemakhem
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Dans l’expression de ses attentes, la famille propriétaire de ce terrain de 1600m² à entrée unique a dressé le portrait d’une demeure à programme généreux se limitant à un simple rez-de-chaussée, aussi contemporaine que soucieuse de la préservation d’un héritage local et de l’intimité des lieux. Loin des regards curieux du voisinage, une piscine devrait trouver sa place à l’intérieur. Et loin des contraintes d’un intérieur statique, le cœur de la maison devrait permettre, au rythme de la vie, de perpétuer les traditions d’hospitalité. Cette équation à variables multiples a guidé notre réponse relevant le défi de réconcilier tous ces contrastes et d’y puiser la force de caractère de Lighthouse.

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Le caractère contemporain de Lighthouse est une relecture du patrimoine Architectural méditerranéen dont les ingrédients portent la réponse à une maison ouverte au monde pourtant infailliblement privée. A le déconstruire, le concept révèle une organisation spatiale hiérarchisée en trois temps, de l’espace d’accueil aux espaces privés. Cette organisation est bien propre à la culture locale qui rythme encore le quotidien de la famille propriétaire. Ce n'est pourtant pas une maison à patio, mais c'est bien autour des espaces de jour, le noyau de la demeure, que la vie est ici articulée, entre introversion et extraversion, baignant dans la délicatesse des ombres des moucharabiehs arabesques. La piscine intérieure se remémore les plans d’eau des demeures d’antan, et un skydome restaure ce pont chargé d’histoires entre ciel et vie commune.

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Pour optimiser son empreinte, la villa se niche dans un coin au fond du terrain et laisse ainsi place à un grand jardin au Nord-Est que les espaces d’accueil embrassent en panorama vitrée. A l’opposé, les espaces privés s’offrent le privilège de l’exposition au Sud méditerranéen. Un bloc intermédiaire semi-privé abrite le séjour, la salle à manger et la piscine intérieure, interposé entre l’intimité des chambres et l’étendue du salon. Enfin, les services se placent à part isolant le reste de la villa des mésaventures de l’orientation Ouest. En définissant horizontalement ces masses toutes connectées et ancrées au sol, le cœur de la demeure accueillant les espaces de jour s’est ainsi trouvé en quête de soleil. Mais Lighthouse se veut partout lumières, son articulation organisationnelle et équilibre thermique ne pouvaient que prendre la course solaire toute entière pour complice, et les pratiques ancestrales de contrôle de l’apport solaire pour alliées. La toiture des espaces d’accueil et ceux intermédiaires fut compartimentée et rehaussée vers le soleil formant une cascade d’ouvertures. Pour chacun de ces deux blocs, une hauteur différente, et à chaque rupture de niveau, une fente vitrée longe les limites en ceinture. Ce choix a permis de doter ces espaces de volumes allant jusqu’à la double hauteur au niveau de l’espace d’accueil.

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L’esprit durable de cet héritage de maîtrise du soleil, caractérisant en particulier l’architecture Arabe, est complémenté par une enveloppe extérieure en pierres porteuses naturelles. Quant au noyau intérieur de la demeure, se voulant léger et libre au besoin, ses partitions sont vitrées. Doublement modulaire, l’étendue des espaces de jour est dotée de deux systèmes de gestion d’espace : ses unités sont délimitées par des parois vitrées transparentes et amovibles auxquelles est associé un système de rideaux pour garantir l’opacité et l’isolation au gré des résidents. Le recours aux parois vitrées empreinte au plan ouvert ses avantages et assure l’adaptabilité de la vie intérieure à ses envies modernes. Les espaces communs peuvent s’étendre jusqu’à 287 m², et pour la famille propriétaire, cette extraversion à la carte est à son image. Mais la villa cache bien son jeu, et sait comment garantir le passage à un moment d’introversion cher à ses habitants soucieux de leur intimité. Au goût des jours et des occasions, les membres de la famille sont les seuls à décider de la hiérarchie spatiale de la villa et de l’usage des filtres entre l’accueil, le semi-privé, et le privé. La transparence devient opacité par un simple mouvement de paroi associé au déroulement d’un rideau, mais le privilège de la lumière et du jeu des reflets reste intact.

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Ainsi, le salon (espace d’accueil), le séjour, la salle à manger, et la piscine (bloc intermédiaire semi-privé) communiquent ou s’isolent suivant plusieurs possibilités spatiales, et sont directement connectés à la cuisine (bloc de services) et à une salle de lecture (bloc privé des chambres) par les mêmes mécanismes de modularité. Quand libéré de ses parois, et à l’ouverture des baies vitrées donnant sur le jardin, l’intérieur fusionne avec l’extérieur. Cet état d’extraversion a encore beaucoup à raconter. Il révèle deux échappées visuelles pouvant atteindre 40 mètres de profondeur, guidées par deux parois perpendiculaires, une vêtue de blanc, l’autre de noir. Transcendant tous les espaces sur leurs passages, ces parois témoignent de tous les contrastes spatiaux et sensoriels de la demeure et de l’harmonie de l’ensemble. A l’extérieur, elles s’imposent au visiteur en toute élégance, puis se font discrètes à l’intérieur, épousant différentes atmosphères. A la fois organisationnelles et visuelles, elles séparent le bloc des services du noyau de la maison, et ce dernier du bloc privé. Leur intersection n’obstrue en rien leurs allures et élancement, ni les possibilités modulaires de la villa. Le blanc accompagne le regard du hall d’entrée jusqu’au fond de la propriété en passant par la salle à manger et la salle de lecture. Les chambres ne sont point perturbées au passage, toujours secrètes. Le noir longe le séjour, la salle à manger et la piscine, enfin couronné par la majestuosité de l’olivier, arbre emblématique de la région et de son histoire. Dans deux sens opposés, d’un bout de la demeure jusqu’à son fin fond, le regard est libre, jamais indiscret.

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